Vu sur la Cyber-Résistance
Che Guevara, «un bourreau fanatique»
Dans son livre, «La Face cachée du Che», Jacobo Machover, un exilé cubain, brise l’image héroïque et humaniste du révolutionnaire argentin. Interview…
Dans votre livre, vous détruisez le mythe de Che Guevera, décrit comme un «bourreau implacable», qui fume le cigare en regardant les exécutions. D’où vient son statut d’icône?
C’est une construction post-mortem. Deux types de personnes y ont contribué. Castro lui-même, qui en a fait un héros presque surhumain, un grand penseur et un humaniste, et les intellectuels du monde entier, en particulier français, qui le considèrent, comme l’a affirmé Sartre, comme «l’homme le plus complet de notre temps».
Il a été assassiné jeune. Cela y a-t-il aussi contribué?
Oui. Et c’était le moyen, pour Castro, de donner une image éternellement jeune à la révolution cubaine, alors que Castro vieillissait, et que la révolution elle-même devenait obsolète.
Comment expliquer l’engouement des intellectuels français pour le Che à l’époque?
C’était comme un souvenir des premières années de l’internationale communiste. Le Che incarnait l’internationaliste mort au combat, avec des réminiscences de la guerre d’Espagne. Les intellectuels français avaient besoin de croire à un demi-dieu, et le Che convenait tout à fait pour trois raisons. Parce qu’il a fait des études de médecine -sans être médecin -, parce qu’il avait une certaine culture, et parce qu’il parlait un peu français - très mal, mais cela donnait d’illusion qu’il était polyglotte. Le tout donnait l’image d’un humaniste prenant les armes malgré lui, ce qui est faux. Sa légende est une entreprise de mystification collective.
Cette image a-t-elle évolué aujourd’hui dans ces milieux?
Quand j’ai parlé du projet de mon livre, certains intellectuels m’ont dit «il ne fait pas casser tous nos rêves». Regis Debray, qui a frayé avec lui, est revenu sur ses positions et a décrit le Che comme un fanatique extrémiste. Mais Régine Deforges, par exemple, vient d’écrire un article dans l’Humanité où elle parle du «poète de la Cabana», la prison où il participait aux exécutions des anti-révolutionnaires… Dans le registre politique, Olivier Besancenot se réclame de lui.
Comment l’expliquez-vous?
J’hésite entre l’ignorance et la complicité. On a du mal à comprendre, surtout pour les familles des victimes. Mais je penche plutôt pour la complicité.
Que vous inspire le marketing autour de la figure du Che?
J’espère faire faire faillite à toutes les boîtes qui la reproduisent à la chaîne sur des posters, drapeaux, sacs, ou sur des maillot de bains, comme j’ai pu le voir dans un article du Sunday Times ce week-end.
Vous dites au début du livre que vous étiez vous-même un «admirateur de Che Guevara». Quand et comment en êtes-vous revenu?
Mon père travaillait avec lui comme interprète. Puis on a dû s’exiler en 1963, et nous n’avons pas pu revenir. De mon côté, je me suis documenté, puis j’ai profité d’une période d’ouverture de Cuba pour m’y rendre, à la fin des années 1970, et là j’ai tout de suite compris. La surveillance constante, la délation… Sur place, j’ai vu la panique sur le visage d’une amie quand je lui ai dit que, comme tous les étrangers, j’étais surveillé. Parler à un étranger est un délit, même si bien sûr ce n’est écrit nulle part, mais on peut toujours vous accuser d’intelligence avec l’ennemi. Ce voyage coïncidait avec la fuite massive des Cubains. 125.000 d’entre eux ont fui en Floride à ce moment-là. On est bien obligé de se poser des questions: Pourquoi autant de monde fuit-il le «paradis socialiste»? A mon retour, j’ai commencé à écrire.
Comment les Cubains le perçoivent-ils aujourd’hui?
Ils ont toujours eu de lui une image imposée. Les enfants sont élevés dans le culte du Che, dont l’image trône toujours à La Havane. Mais en même temps, les gens se souviennent de ce que le Che a fait, il y a la mémoire des exécutions, qui faisaient la Une des journaux, et des prisonniers. Il n’y a personne sur l’île qui n’ait été victime ou ne connaisse une victime du Che. Ces aspects sont occultés. Mais aujourd’hui, les langues se délient.
Vous dites que Castro a instrumentalisé Guevara, qui s’est révélé lui-même assez naïf…
Oui, il était naïf de croire qu’il pouvait travailler en dehors du contrôle absolu de Fidel et de son frère Raul. Le Che n’avait pas l’intelligence de Fidel, qui l’a utilisé comme instrument au service de sa politique extérieure, et s’en est débarrassé en temps voulu. Le Che se croyait plus utile vivant que mort, ce qui n’était pas l’avis de Castro. Che Guevara a fini par déranger tout le monde pour trois raisons. D’abord parce qu’il a revendiqué, en 1964, les exécutions à la tribune de l’ONU alors que Castro n’en parlait plus à ce moment-là. Ensuite parce qu’il a rencontré le chinois Mao sans l’accord de Fidel. Enfin parce qu’il a critiqué l’Union soviétique dans son discours d’Alger. C’était insupportable pour l’URSS et Castro, qui l’a alors envoyé au Congo pour se faire tuer. Finalement, il sera assassiné des années plus tard en Bolivie. Le régime cubain aurait pu le faire exfiltrer, mais Raul, qui ne l’aimait pas, a dit: «qu’il aille se faire foutre, l’Argentin». Personnellement, c’est dans sa mort, à Santa Clara, que je le trouve le plus humain, quand il cesse d’être un «héros», un fanatique imperméable à tout sentiment.
Qui seraient ses héritiers, aujourd’hui?
J’espère qu’il n’y en a pas! Sur le plan de «l’humanisme révolutionnaire» et des doctrines économiques, c’est le régime en place à Cuba. Si l’on prend en compte sa conception de la lutte armée, ce sont les mouvements fanatiques, comme les Farc en Colombie. Et si c’est sur le plan de la cruauté, ce sont les mouvements terroristes actuels.
Et sur l’image du «héros romantique»?
Je ne vois pas où est son romantisme. Il prononce le mot «amour» mais dit en même temps qu’il «doit prendre des décisions douloureuses». Drôle d’amour… Il revendique celui pour l’humanité, mais à ses yeux quiconque qui n’est pas capable de cet amour là doit être éliminé…
Ce type de déclarations ou d’écrits du Che sont-elles la source de l’immense «malentendu» que vous décrivez dans le livre?
La plupart des gens ne l’ont pas lu. Et puis il y a des phrases inventées, qu’il n’a jamais prononcées, mais qui donnent l’illusion d’un guérillero au grand coeur. Quand la démocratie sera rétablie à Cuba, je souhaite que le premier geste soit de décrocher son effigie et de débaptiser la «place de la révolution» pour redevenir la «place civique», son nom d’avant. Car pour nous, une bonne partie des Cubains, Che Guevara est le symbole et la réalité de l’oppression à Cuba. J’espère une démocratie qui ne soit ni romantique, ni héroïque. Juste une démocratie banale, mais qui permette de rétablir la vérité sur les victimes du régime castriste et sur le Che.
Comment pourrait-elle advenir?
Peut-être par un ras-le-bol de l’armée. Les révoltes populaires sont improbables, tout est si contrôlé… Il faut surtout une pression internationale, ne pas reconnaître la succession au sein de la tyrannie castriste, qui est une caricature de la révolution.
*ed. Buchet Chastel, 14 euros.
Source : 20 minutes.fr
9 commentaires:
Bonjour. Je viens de découvrir votre blog. Je tiens à vous faire connaître un article que j'ai écrit sur mon webzine concernant Che Guevara, un vrai CRIMINEL communiste :
http://thucydide.over-blog.net/article-12756212.html
Permets tu que je copie ton article?
En citant ton blog bien sûr.
Merci de ton commentaire, je vais mettre ton blog dans mes liens !
Bien sûr !
Si tu veux, tu peux taper "communisme" dans mon moteur de recherche, et tu pourras trouver d'autres articles sur le communisme.
Sinon, en novembre, je mettrais en ligne 2 articles sur le communisme : le 1er sur la révolution russe d'octobre, actu oblige ; le second, sur le tabou (scandaleux) pesant sur les crimes du communisme.
Je n'ai rien trouvé d'interessant ou de convaicant dans votre article!! même pas un exemple!!
et je voudrai savoir vos explications sur le discour d'alger..sur la rencontre avec mao et .....
parceque pour moi cété des position altruiste et humaniste de che guevara.. dans son discour d'alger il a critiqué l'imperealisme socialiste de l'urss et je pense que c'est tres clair c'étai une position tres humaniste
n'importe quoi!!!!
tu préfère peut-être voter pour un mec comme Le Pen
moi je pense que t un peu un anti communiste g pas raison? n'importe quoi moi je dit , il a peut etre executé des pleins de gens, c comme ds ttes les guerres , il y a tjrs des morts, et moi je pense qu'il a beaucoup apporté pour la cituation social des gens du tiers monde, il voulait les sortir de la misaire, ce que personne ne fait aujourd'hui, mais t'as raison vote pour des gens come sarkozy là on est sur que les pauvres resteront pauvres.
Tu crois que le Che était la seule personne a vouloir lutter contre la misère? Tous le monde dit vouloir lutter contre la misère.. Demande à Le pen, à Sarko, et à Ségolène si ils ne sont pas contre la misère. Ca m'ettonerait qu'ils te répondent "j'adore la misère, vive la misère!"..
Le fait est que dans toute l'histoire moderne de l' humanité; les régimes les plus misèrables sont tous des régimes communistes:
guerre, famine, négation des droits de l'homme, suppression de toutes les libertés..
N'hesitez pas à venir faire un tour sur mon forum.
FREELAND sur l'anarcho-capitalisme, le libertarianisme et le libéralisme..
http://freeland.forumperso.com/
Bonsoir.
Je poste un article, non pas pour vous félicitez de cet article, mais pour vous en faire le blâme le pire qui puisse exister.
Je m'appelle Audren je suis étudiante en première littéraire. J'apprends au fil du temps, j'entends les conneries humaines, de toutes sortes. Je savais que l'individu était pitoyable, mais à ce point, je l'ignorais. Che Guevara était un homme exceptionnel. Je ne ferai pas son éloge car le répéter ne sevirai à rien. C'était un homme grand. Quand j'entends dire que c'était un 'bourreau' , ca me met hors de moi. C'est l'homme que je respecte le plus sur cette planète. Au lieu de mettre des articles pitoyables, ne faites rien, cela aidera plus notre planète. Au revoir.
Après le premier article de ce blog j'étais déjà profondement choqué par votre connerie et votre ignorance mais là çà bat des records! Vous êtes peut-être anti-communistes et ça peut se comprendre, mais le Che lui n'a jamais été communiste (comme je le disais sur les commentaires du premier article) et été un homme humaniste plus qu'autre chose... alors pour faire votre petite propagande débile ne mêlez pas un homme qui n'a rien à voir là-dedans... et pour information c'est Fidel Castro qui a rendu Cuba communiste (cours de 3ème).
Je vous dis au revoir et je vous souhaite d'arrêter de dire des conneries car un jour ça va vous porter préjudice bande d'incultes ignards et "écervelés"
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